D’anciens salariés du fabricant d’appareils à développement instantané ont relancé la production de pellicules. Des films nouvelle génération sont officiellement proposés à la vente depuis ce 25 mars 2010.
Ces films fabriqués et distribués par The Impossible Project ont certainement de quoi répondre à la pratique d’un genre photographique toujours en vogue. Même s’il faudra attendre quelques mois pour se prononcer sur la pérennité du projet.
Car si on en est là aujourd’hui, à se réjouir de la relance de la fabrication de films pour les vieux appareils Polaroïd, n’oublions pas pour autant que c’est la loi du marché qui a asséné un sacré KO à la photographie instantanée. Empoisonné par le virus du numérique, elle n’a pas pu résisté à l’engouement de l’hyper-instantané et des images aux millions de pixels. Août 2008, les usines Polaroïd ne tournent plus. C’est la fin officielle.
Mais une fin économique seulement ! Car artistiquement, le Polaroïd est malgré tout resté un genre à part, que les accros de la photo, particuliers comme artistes, ont su préserver. Et si jusque-là, il fallait courir les vides-grenier, parcourir les petites annonces, faire les fonds de placard de pépé et mémé ou écumer le Web pour trouver une boîte de films, aujourd’hui The Impossible Project vient satisfaire les besoins de pratiquants très actifs. L’aboutissement d’une renaissance résumée sur le site du journal le Monde notamment.
On assiste en tout cas à un vrai paradoxe. Internet et l’avènement des loisirs numériques ont étouffé Polaroïd, mais c’est grâce au Web aujourd’hui et à la numérisation des images que les aficionados de la photographie instantanée entretiennent leur passion. On ne compte plus en effet les sites communautaires sur lesquels les uns et les autres publient leurs photos. Qu’elles soient d’un intérêt purement privé ou artistique, comme on peut le voir par exemple sur Polaroïd Passion, le site des passionnés de Polaroïd, ou sur ce site plus personnel baptisé New York City Polaroïd Project.
D’ailleurs, ce site met bien en exergue les charmes de la photo Polaroïd : son format, la restitution si particulière des couleurs, sans oublier son caractère unique, et éphémère parfois. Bref, une identité bien à part qui lui vaut de devenir de temps à autres un objet de collection pouvant atteindre des prix honorables, que l’auteur soit anonyme ou non.
One reply on “The Impossible Project ressuscite Polaroïd”
A l'image d'un livre
Ils ont réussi leur pari! Il va falloir maintenant le transformer. En tout cas c’est une très bonne nouvelle. Cette initiative signifie qu’il y a encore de l’intérêt pour les choses non. pixellisées. Longue vie à ce projet!