C’est un respectable japonais qui nous le démontre. Dans cette vidéo ci-dessus, on voit Murabayashi Takao redonner tout son éclat au portrait d’une jeune femme réalisé dans les années 30. Ici, pas de restauration et de retouches sur Photoshop. Juste de la chimie et du feeling.
Même si le commentaire et les textes de ce reportage sur cette restauration miraculeuse sont en japonais, on comprend bien, dès le premier visionnage, le principe général de la méthode. Une traduction du reportage publiée par un internaute sur Reddit permet d’en compléter la compréhension.
Voix off : Première étape, l’étude de l’état de la photographie. Pendant plus de 10 minutes, il examine la photographie sous tous les angles.
Murabayashi Takao : Cette photo présente des signes typiques de dégradation. J’évalue cette dégradation, et je réfléchis à quels produits je vais pouvoir utiliser pour corriger la dégradation.
Après cette inspection minutieuse du tirage, le restaurateur prépare ses différents produits en fonction du diagnostic établi. A chaque photo correspond un dosage précis.
Murabayashi Takao : Je prépare le dosage au 10e de gramme près. Une erreur de cette ampleur pourrait totalement changer le résultat. Une photo nette pourrait devenir floue.
Le tirage est alors trempé dans un premier bain de produit incolore. Murabayashi Takao le fait passer ensuite dans ce qui ressemble à une solution de permanganate de potassium. Et là, horreur pour l’observateur néophyte : l’image disparait totalement. Mais tout à l’air normal si l’on en croit le calme de notre restaurateur qui, de toute évidence, sait ce qu’il est en train de faire.
Restaurer pour garder l’âme de la photo
De là, nouveau bain dans un produit incolore, puis exposition sous une forte lumière pendant un temps limité décidé par notre expert.
Murabayashi Takao : Vous ne pouvez former les gens à ça. De ma propre expérience, le temps le plus court d’exposition a été de 15 secondes, et le plus long de 9 minutes environ. C’est vraiment très large. Et on ne peut expliquer ça non plus dans un manuel. C’est une sorte de 6e sens.
Après cette petite séance de rayons, le tirage repart pour un nouveau bain dans un produit incolore qui semble être un révélateur. Car, notez bien à ce stade que le joli portrait n’est toujours pas visible. Ce n’est qu’après plusieurs secondes de trempage que l’image réapparait enfin.
Et le résultat est vraiment bluffant ! Non seulement, la jeune femme est de nouveau visible, mais en plus dans des tons et des contrastes qui donnent l’impression que le tirage a été réalisé le jour même. Ce qui finalement est un peu le cas tout au long du processus appliqué avec minutie par Muryabayashi Takao.
Murabayashi Takao : Je m’attache toujours garder l’âme de la photographie.
Cette démonstration nous montre que restaurer une photo avec Photoshop et un bon scanner n’est pas la seule solution. Elle replace même l’étape du tirage au rang d’art dont la valeur et l’importance se sont un peu trop estompées sous le poids du tout numérique.