Découvert récemment sur le Web, ce travail de la photographe américaine Joni Sternbach. Dès 2007, elle sillonne les spots de surf aux Etats-Unis pour immortaliser surfeuses et surfeurs. Avec une technique antédiluvienne : le ferrotype ou tintype en anglais.
Joni Sternbach a posé sa chambre et son trépied sur le sable, au bord de l’eau, pour se retrouver dans la peau d’un chasseur de portraits. Comme l’on fait, avant elle, ses collègues, au XIXe siècle.
A l’époque, dès 1862, et jusqu’à l’aube des années 1900, le tintype est un format courant aux Etats-Unis. Facile à mettre en œuvre, rapide à développer, il permet à des photographes d’en faire un commerce ambulant et populaire.
La démarche première de Joni Sternbach n’était certainement pas commerciale, mais technique et artistique à la fois. Elle livre d’ailleurs quelques pistes sur son site jonisternbach.com : « Les photographies sont un mélange unique de l’intérêt du sujet et de la technique photographique. En tirant des épreuves positives directes au collodion sur métal, je réalise des ferrotypes dont il se dégage une atmosphère ambiguë, intemporelle, et mystérieuse. »
« La nature même du collodion, souligne Joni Sternbach, est la spontanéité et son caractère imprévisible. Et c’est précisément l’aspect brut et cru du procédé qui confère au sujet tout son intérêt. Cela lui donne une apparence spécifique et renvoie aux standards de la photographie anthropologique du XIXe siècle ». De quoi conforter au passage l’idée que les surfeurs constituent bien une tribu à part entière…
Le résultat de la tournée des plages de Joni Sternbach a été compilé dans un livre, SurfLand, publié il y a maintenant deux ans. Mais le travail de la new yorkaise n’est pas tombé aux oubliettes pour autant. Depuis, elle a poussé l’exercice sur les plages australiennes et elle expose une partie de son travail en Californie.
Deux vidéos sur le travail de Joni Sternbach
Le premier film, tourné par la société de production artistique Art Park, nous plonge au cœur d’une séance de pose et de développement, aux côtés de la photographe américaine. Le second film, réalisé pour l’exposition SurfLand au Peabody Essex Museum, en 2009, nous offre un autre commentaire de Joni Sternbach sur son travail et ses motivations.