Description
T iens ! Ne l’aurait-on pas déjà croisé quelque part ce petit garçon à la baguette ? Les cheveux coupés en brosse, la culotte courte, les bras nus, la grande baguette… tout y est pour faire de cette scène une jolie photographie humaniste dans le Paris des années 50.
Car ce p’tit Parisien fait bien partie de tous ces enfants de la rue photographiés durant cette période. De jeunes acteurs complices, pris le plus souvent sur le vif ou dans quelques mises en scènes pour l’art de la photographie. Notamment, et surtout, par Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis.
De la photographie humaniste
Ces trois grands photographes du courant humaniste, l’un et l’autre, ont photographié un jour ces mômes revenant de la boulangerie et de l’épicerie du coin. A Cartier-Bresson, ce jeune effronté avec ces deux litrons de vin sous les bras. A Doisneau, le frère et sa petite sœur tenant L’Humanité. A Ronis, ce petit garçon à la baguette.
Et à ce photographe, parti sans laisser son nom au dos de ce tirage vintage, cet autre petit garçon à la baguette. Le filet de course sur le dos en plus. ! Tout juste ce gamin, prête-t-il attention à la circulation. Il est apparemment trop absorbé par ce qu’il tient dans la main droite. Peut-être un chocolat ou une pâte de fruit.
Un gosse comme les autres
Où cette scène de rue a-t-elle été prise ? Malgré un examen minutieux de ce tirage argentique d’époque, le lieu n’a pas vraiment pu être identifié. A Paris, très certainement. L’homme qui porte cravate et casquette, face au petit garçon à la baguette, ressemble de fait à un conducteur de métro ou de bus de la RATP.
Deux mêmes indices donnent une idée de la période. On reconnaît en effet, sur la droite du marchand ambulant et dans son dos, deux 403 Peugeot. Un modèle commercialisé à partir de 1955. Cette photo a donc tout logiquement été prise à la fin des années 50.
Ce qui situe parfaitement ce gosse en culotte courte dans son époque. Il était du domaine du quotidien, du banal. Aussi courant que le gamin d’aujourd’hui en jean skinny et en baskets. Et d’ailleurs, celui-là, le regardera-t-on avec autant d’amusement et de nostalgie que ce petit garçon à la baguette dans 60 ans ? Sans doute.
