Description
L a Périsphère et le Trylon sont à l’Exposition universelle de New-York de 1939 ce que la Tour Eiffel est à l’Exposition universelle de Paris en 1889 : les monuments emblématiques de l’événement. Un ensemble incontournable, audacieux, beau à regarder. Et bien évidemment, extrêmement photogénique pourvu que le photographe y trouve le bon angle.
Mission réussie pour cette photographie qui nous offre une composition géométrique du plus bel effet. Une lecture architecturale forcément subjective, teintée de nouvelle vision et de modernité. Où l’objectif n’est pas seulement de nous montrer le périlleux travail des peintres en équilibre sur cette Périsphère de 60 mètres de diamètre.
L’ensemble est d’ailleurs tellement présent que l’on remarquerait à peine ces deux hommes encordés comme des alpinistes. Et pourtant, leur absence donnerait à cette photo un tout autre aspect. C’est bien leur présence, subtile, qui donne encore plus de relief à cette Périsphère et son Trylon.
Architecture du monde de demain
Pour ce qui est du style architectural, les pères de cette géode et de cet obélisque à trois faces sont Wallace Harrison et Jacques André Fouilhoux. Le premier est américain, le second, français. Les deux architectes ont conçu leur ensemble pour répondre parfaitement au thème de la New York International Fair de 1939 : le Monde de demain.
La légende contrecollée au dos du tirage joue d’ailleurs de façon quelque peu indélicate avec le travail périlleux des peintres et ce monde de demain. « Une glissade et ils pourraient vraiment être dans le monde de demain », nous fait remarquer le titre…
Et quel monde de demain ! Rappelons-le, la scène a lieu en juin 1939, à quelques semaines du début de la Seconde guerre mondiale. Ce n’est évidemment pas pour célébrer ce monde de mort et de destruction que la Périsphère et le Trylon de l’Exposition universelle de New York ont été construits sur les lieux même de Flushing Meadow.
Pourtant, ils seront malgré eux. Les deux édifices seront détruits pendant la guerre. Les matériaux récupérés seront utilisés dans les usines pour alimenter la machine d’armement américaine. C’est là toute l’ironie de l’Histoire, avec un grand H.