Description
N e vous y trompez pas ! Cette japonaise en vêtements d’hiver ne lutte absolument pas contre le froid. Elle a pris la pose en studio, devant l’objectif de Felice Beato, à l’abri des hypothétiques intempéries.
Cette photographie ancienne est une belle illustration de l’ingéniosité et de l’art de la reconstitution dont pouvaient user les photographes du Japon du XIXè siècle. A commencer par Felice Beato qui n’a pas hésité à recréer tout un décor extérieur, partiellement recouvert de (fausse) neige.
Et l’illusion fonctionne sur ce tirage albuminé rehaussé à la main ! Tout du moins au premier regard, avant que quelques détails ne viennent perturber cette illusion. Comme, par exemple, cette lampe de pierre et son ombre un peu trop proches du paysage en arrière plan. Ou encore les pieds nus de cette japonaise, enserrés dans des getas surélevées…
Felice Beato, l’un des pères de la photographie japonaise, est le premier à avoir reconstitué de telles scènes de vie dans son studio de Yokohama. D’autres, comme Kusakabe Kimbei (son assistant) ou Raimund von Stillfried, suivront pendant toute cette période populaire et commerciale que connaîtra la photographie au Japon, dans la seconde moitiè du XIXe siècle.
C’est d’ailleurs du studio de Raimund von Stillfried et de son associé Hermann Andersen que sort le tirage ancien que nous vous proposons ici. Felice Beato a en effet vendu son fond photographique en 1877 à son confrère Raimund von Stillfried qui en exploitera alors les droits commerciaux.
Cette photo, prise par Felice Beato vers 1870, porte la référence du catalogue de la maison Stillfried. Le numéro 595 a en effet été inscrit en petits caractères dans le coin inférieur droit. Par ailleurs, la trace d’un accident sur le négatif sur plaque de verre est également visible dans la partie supérieure de l’image.
Cette japonaise en vêtement d’hiver -titrée en anglais Woman in Winter Dress– est une des photographie cultes du travail de Felice Beato. Les coloristes de Raimund von Stillfried, qui ont rehaussé à la main ce tirage albuminé, ont su restituer et respecter le travail d’origine. A quelques nuances de couleurs près. L’épreuve est toujours montée sur son carton d’origine.