Description
C e gopura, écrit aussi gopuram, est emblématique de l’architecture dravidienne, propre au sud de l’Inde. Cette tour monumentale, au second plan, est l’accès Est du temple hindouiste de Mînâkshî, à Madurai, dans le sud-est du pays.
Construit au XIIIe siècle, de 1216 à 1238, le gopura Est est la tour la plus vieille du site. Elle culmine à 47 mètres de haut, sur une base de 34 mètres par 20. Ses sculptures sont des récits des puranas hindous.
A une trentaine de mètres de là, au premier plan, figure la porte du Ashta Shakthi Mandapam, le hall aux 8 déesses. Porte construite elle aussi dans le pur style dravidien.
Forcément, depuis que la photographie existe, et avec elle les grands voyageurs explorateurs, ce gopura et sa porte voisine ont été des sujets de prédilection. Comme ici sur ce photochrome du début du XXe siècle, réalisé à partir d’une photographie originale.
Rappelons que la technique du photochrome est la colorisation d’une vue en noir et blanc, selon des principes proches de la lithographie. Une technique inventée et brevetée par la société suisse Orel Füssli en 1888. Elle a ensuite été exploitée par la maison d’édition créée à l’occasion, Photoglob Zurich (P.Z.).
Confusion sur le gopura
Les collectionneurs vous le diront. Les couleurs, d’un photochrome à l’autre, ne sont pas forcément les mêmes pour une même vue. Ici en tout cas , la colorisation confère à cette scène toute son atmosphère d’antan.
Mais l’autre intérêt de ce photochrome, c’est ce doute quant à la légende imprimée en lettres dorées dans le coin inférieur gauche de ce photochrome. Cette vue est référencée « 20056. P.Z. – SOUTH OF INDIA. SERINGHAM. GOPURA. » Aucune mention n’est faite de Madurai, et encore moins du temple de Mînâkshî.
Cette vue a-t-elle alors été située par erreur à Shrirangam, dont l’ortographe a pu évoluer avec le temps ? Possible. Le lieu est aussi réputé pour abriter l’un des plus grands temples, dans le même région du Tamil Nadu.
Après de multiples vérifications et recoupements avec des vues anciennes et modernes, il s’agit bien sur ce photochrome du gopura Est du temple de Mînâkshî. Les lieux ont quelque peu évolué aux alentours depuis la fin du XIXe siècle ; époque à laquelle a été prise cette photographie. Mais comme sur ce photochrome, on peut peut-être encore y voir passer des éléphants. Bien plus probablement qu’à Paris.
