Description
1 ,30 mètre, c’est la distance qui sépare la capsule Gemini 7 de la capsule Gemini 6 sur cette photographie vintage de la NASA. Instant exceptionnel que cette proximité entre les deux capsules, et réellement le premier rendez-vous spatiale de l’histoire de l’humanité.
Nous sommes le 15 décembre 1965. Année exceptionnelle pour la NASA et ses astronautes. L’équipage de Gemini 6 voit se rapprocher la capsule Gemini 7. Elles sont toutes deux en orbite à près de 29000 km/h, au dessus du Pacifique Nord. Les deux équipages se voient à travers les hublots. Ils voleront de concert, comme ça, pendant 5 heures.
L’un des deux astronautes de Gemini 6, Thomas Stafford, immortalise évidemment cet exploit. Il prend plusieurs photos avec l’Hasselblad embarqué à bord de l’engin spatial, et chargé d’une pellicule Kodak Ektachrome. Dont ce cliché, devenu avec le temps et l’importance des circonstances, photographie de collection vintage de la NASA. Le présent tirage d’époque porte bien sûr le numéro de série rattaché à l’image – NASA-S-65-63167 – dans le coin supérieur gauche.
Les turbulences en moins
Avec Thomas Stafford, Walter Schirra, pilote et commandant de l’engin spatial Gemini 6. Dans son souvenir, Walter Schirra parlera d’un rendez-vous semblable à ceux de l’escadrille d’élite américaine, les Blue Angels, avec les turbulences en moins.
Pour lui, ce rendez-vous avec la capsule Gemini 7 a bien été le premier de l’histoire de la conquête spatiale. Contrairement à ce que prétendait l’Union soviétique avec le vol simultané de deux de ses cosmonautes en août 1962.
Ainsi, Walter Schirra précise :
« les Russes ont fait voler deux vaisseaux spatiaux à moins de 5 km l’un de l’autre et ont déclaré avoir réalisé le premier rendez-vous du monde. Ce n’était pas un rendez-vous ! C’était un regard en passant – l’équivalent d’un homme marchant dans une rue principale très fréquentée avec beaucoup de circulation et qui aperçoit une jolie fille marchant de l’autre côté. Il fait « Hé attends » mais elle est partie. C’est un regard en passant, pas un rendez-vous ».
Et Walter Schirra d’ajouter :
« Maintenant, si ce même homme peut traverser tout le trafic et mordiller l’oreille de cette fille, ça, c’est un rendez-vous ! »
Déclaration qui déclencherait les foudres aujourd’hui, mais on comprend l’idée. Les deux équipages américains auraient presque pu se faire la bise, tant leurs capsules étaient proches l’une de l’autre.
Double exploit pour Gemini 7
Dans la capsule Gemini 7, Jim Lovell et son commandant Frank Borman. Les deux hommes resteront en orbite près de deux semaines dans leur engin spatial exigu. Ce qui fera de leur mission la plus longue des missions du programme Gemini, préambule technique et technologique du programme Apollo.
Cette capsule Gemini 7 mérite donc bien qu’on s’en souvienne. Si elle est exposée aujourd’hui au centre spatial américain Steven F. Udvar-Hazy, à Chantilly, en Virginie, sa photo mérite certainement aussi une place de choix . Peut-être chez vous ?…