Description
L e coup d’état est un drame politique pour le peuple et l’histoire d’un pays démocratique. Mais, ironie de cette Histoire, le drame peut lui aussi avoir sa part d’esthétisme. Comme souvent dans le photojournalisme. Comme ici sur cette photographie que l’on doit au photo-reporter français Sylvain Julienne.
Cet esthétisme, dans ce qui pourrait paraître comme une association inconvenante avec la violence, est finalement à percevoir comme un précieux allié de la mémoire. Pour ne pas oublier ce qu’il s’est passé au Chili, et dans les rues de Santiago, ce 11 septembre 1973 et les jours qui suivirent…
Le poids écrasant de la dictature
C’est d’ailleurs quelques jours après le coup d’état conduit par Augusto Pinochet que cette photographie a été prise. Le général en chef des armées a eu raison du Président Salvador Allende. Des soldats de la Junte paradent devant lui pour célébrer une ère nouvelle. Et ici, seuls les contours des casques et des mains suffisent à illustrer le poids écrasant d’une dictature qui durera plus de 30 ans.
Le tirage argentique qui vous est proposé ici est un tirage d’époque. Il provient directement des archives de Sylvain Julienne. Le nom et la signature du photographe français figurent au dos de l’épreuve. D’ailleurs, crédits et ancienneté font de ce tirage un tirage d’exception.
Monstre aux mains tendues
Le coup d’état du Chili est l’un de ces événements qui laissent le plus de rémanence lorsque l’on se repasse le film du XXe siècle en accéléré. De par la violence des exactions militaires. Mais aussi de par les photos qui ont été prises pendant et après l’installation de la dictature d’Augusto Pinochet.
Aujourd’hui, cette photo du coup d’état chilien peut être regardée hors de son strict contexte géographique. Du seul point de vue politique, elle nous rappelle les dangers de la dictature. Comme un monstre qui progresse mains tendues, prêt à entraver tout épanouissement de la Liberté.