Description
C es cheminées d’usine sont sur le point de vivre leurs derniers instants. Qui ne viendront jamais d’ailleurs, tout du moins sur cette photographie. Comme une chute sans fin, sous les yeux des témoins immortels de la scène, ceux du photographe auteur de ce cliché, et de nos yeux d’observateurs d’un autre temps.
D’après la légende tapuscrite, lisible au dos de ce tirage vintage, la chute de ces hautes cheminées de briques rouges a lieu à Prague, en Tchécoslovaquie, en avril 1931. Sans que l’on en connaisse précisément la raison. Mais l’intérêt de cette photographie n’est plus vraiment la destruction de ces tours jumelles industrielles. Ce cliché d’époque illustre surtout aujourd’hui deux facultés de l’art photographique.
La première, c’est cette capacité à nous montrer le fameux moment décisif d’un évènement. En l’occurence ici, cette photo nous place au point de bascule de la destruction irrémédiable de ces cheminées d’usine.
La seconde faculté concerne plus ce moment furtif que l’on peut à peine entrevoir dans l’action. Autrement dit, tout ce que l’oeil humain est bien incapable de fixer dans le mouvement, surtout lorsque le facteur temps est de l’ordre de la fraction de seconde.
C’est bien d’ailleurs ce dernier élément temporel qui constitue l’une des forces de la photographie. Pour peu bien sûr que le photographe déclenche au bon moment.