Description
L e Café de Flore en a vu passer du monde en terrasse. Mais voir l’un des lieux cultes de l’histoire la culture française associé à l’un des symboles de la culture américaine, c’est beaucoup plus rare. Suffisamment rare pour être souligné et rappelé par cette photographie, qui nous offre par la même occasion un bel instantané sur le Paris des années 50.
Car découvrir cette photo, c’est d’abord porter un regard sur un coin emblématique de Saint-Germain-des-Près. Mais à y regarder de plus près, c’est aussi être le témoin d’un projet de vie pour le moins insolite et audacieux d’un jeune artiste américain : vendre des pop-corns aux Parisiens tout juste sortis des années de disette d’après-guerre.
Lorsqu’il débarque à Paris en 1950, Léo Wrye Zimmerman est fraîchement diplômé de l’Université du Kentucky. Il veut embrasser la carrière d’artiste. Mais comme il faut bien vivre, il a l’idée de profiter de l’engouement des Français pour la culture américaine pour leur faire découvrir et aimer les pop-corns.
Avec l’aide de son ami artiste et professeur d’Art, Edgar Pillet, il lance son « concept ». Il installe ses premières machines à pop-corn dans des lieux bien choisis, à commencer par l’incontournable Café de Flore. Des pop-corns vendus sous la marque PilZim. Pil comme Pillet, et Zim comme Zimmerman…
Du pop- corn à l’art abstrait
Cette aventure ne durera qu’un temps, mais sera rapidement lucrative. En juillet 50, peu après que cette photo a été prise sous le auvent du Café de Flore, Leo Wrye Zimmerman vendra quelque 2000 paquets de pop-corn par semaine. A 25 francs pièce, de l’époque ! De quoi lui assurer un train de vie suffisant. De quoi lui permettre alors de passer de bons moments avec ses amis dans le milieu artistique.
A son retour aux Etats-Unis en 1955, Leo Wrye Zimmerman, l’artiste vendeur de pop-corn, deviendra artiste à part entière. Il produira de nombreuses œuvres d’art abstrait tout au long de sa vie, sur divers supports. Y compris sur ordinateur.
Cette photo de presse a été diffusée durant l’été 1950 pour illustrer cette aventure entrepreneuriale et artistique. D’ailleurs, sur ce cliché, devinez qui achète les pop-corns en terrasse du Café de Flore. La réponse est donnée dans la légende tapuscrite contrecollée au dos de l’épreuve.