Description
L e tir de DCA est une thématique courante dans les jeux vidéos. Mais ici, à Beyrouth, pas de jeu ! La batterie antiaérienne est bien réelle, avec son combattant palestinien aux aguets. Les mains sur les manettes, il est prêt à faire pivoter ses canons à la moindre alerte. Alors que d’autres, à côté, peuvent faire pivoter leur nacelle dans la grande roue du Luna Park, à quelques centaines de mètres en contrebas.
Cette photographie a été prise durant l’été 1982, au Liban, en pleine opération militaire, Paix en Galilée. Durant cette offensive israélienne sur Beyrouth Sud, le Luna Park voisin continue de fonctionner chaque dimanche et d’accueillir ses visiteurs libanais.
Drôle de cohabitation
D’un côté donc, des canons antiaériens, symbole d’une violence puissante et foudroyante. De l’autre, cette grande roue, symbole d’une vie quotidienne fragile qui continue d’avancer. Où le plaisir et l’insouciance, même fugace, ont encore leur place dans un climat tendu.
Cette drôle de cohabitation, dans un Beyrouth secoué par la guerre, n’a pas échappé au photographe José Nicolas. Pas plus qu’elle ne nous échappe aujourd’hui, avec tout le lot de réflexions personnelles qu’elle peut susciter sur notre propre quotidien.
Reste une question sans réponse en regardant cette photographie. Et ce combattant palestinien assis à son poste de tir ? A-t-il lui-même perçu le contraste de la situation ? Peut-être…