C’est un gigantesque album photographique qui s’ouvre à vous sur l’espace Web Europeana Photography. Un parcours en images qui vous permet de remonter le temps à travers les 100 premières années de la photographie, aux quatre coins de l’Europe, et à la vitesse du numérique.
Après l’Art, la Musique, et la Mode, la bibliothèque virtuelle Europeana donne accès, en une seule rubrique, à plus de 2,3 millions de photographies anciennes. Cette nouvelle collection, baptisée donc tout naturellement Europeana Photography, a été lancée officiellement le 20 mai 2017. Mais elle est le résultat de travaux engagés dès 2012, dans le cadre du Programme pour la compétitivité et l’innovation 2007-2013 de la Commission européenne.
Cet espace est en quelque sorte un point central d’accès aux archives numérisées d’une cinquantaine de musées, bibliothèques et autres institutions en Europe. Et au-delà, puisque des pays comme Israël et la Russie font aussi partie des contributeurs.
Europeana Photography offre ainsi l’énorme avantage de visualiser en un seul site les œuvres d’un photographe disséminées dans plusieurs musées par exemple, ou de consulter des photos traitant d’un même thème. Là des photos de Man Ray ou André Kertesz, ici un bel échantillon de cyanotypes. Ou encore, une exposition virtuelle de photos sur le thème de l’industrie.
La production de tels dossiers thématiques a été confiée par Europeana à Photoconsortium. L’association est basée à Peccioli, en Italie. Elle a pour mission de promouvoir la culture photographique et son patrimoine.
Des fonds d’archives français
Parmi les organismes qui fournissent le plus de photographies à Europeana Photography, la Deutsche Fototek est loin devant. Cette banque d’images allemande, rattachée à la bibliothèque régionale et universitaire de Saxe, remplit les rayonnages virtuelles de la collection avec près de 820 000 images.
En France, les Musées de France, la Bibliothèque Nationale de France, ou encore l’lnstitut National de l’Histoire de l’Art (INHA) sont les sources les plus importantes. On compte aussi des sources plus locales comme la Société Archéologique de Bordeaux et la Bibliothèque municipale de Lyon.
Petite bizarrerie : la Parisienne de Photographie est annoncée officiellement par Europeana comme faisant partie des institutions contributrices. Or, le fond créé par la Mairie de Paris n’apparaît pas dans l’espace Europeana Photography. Je l’ai vérifié de plusieurs façons avant de rédiger ces lignes.
En fait, il vous faudra sélectionner All items dans la partie Préciser la recherche, en marge gauche. Après seulement, vous pourrez consulter les photographies de la collection, notamment celles de l’agence Roger Viollet.
Une source photographique de référence
Quel que soit le petit bug ou la difficulté de consultation que chacun pourra relever, Europeana Photography s’annonce comme un fabuleux outil de documentation pour ou par la Photographie. Consultable aussi facilement sur ordinateur que sur tablette, et peut-être un peu moins sur smartphone.
La Bibliothèque du Congrès, à Washington, aux Etats-Unis, est souvent utilisée et citée comme source documentaire de référence pour la photographie ancienne sur Internet. Avec Europeana Photography, chercheurs, documentalistes, collectionneurs, journalistes, blogueurs et passionnés ont assurément un nouveau puits sans fond à leur disposition. Merci l’Europe !