Le travail du pionnier britannique de la photographie William Henry Talbot fait très officiellement l’objet d’un inventaire destiné à la fois aux universitaires et aux particuliers. Une énorme base documentaire sur les premiers pas de la photographie au XIXe siècle.
Petit rappel : même s’il n’est pas reconnu comme l’inventeur de la photographie, William Henry Talbot, contemporain du Français Louis Daguerre, a contribué outre-Manche à l’élaboration des premières « images de soleil » comme il aimait à désigner ses photos présentées au public. D’après les dernières évaluations connues à ce jour, son oeuvre est riche de quelque 4500 images uniques, auxquelles viennent s’ajouter 25 000 négatifs et tirages.
Scientifique polyvalent, William Henry Talbot a laissé derrière lui de nombreuses vues de plantes et de paysages. Piqué au vif par la présentation officielle du daguerréotype, en 1839, il déposera 2 ans plus tard le brevet du calotype, la première technique négatif-positif grand-public de la photographie. L’inventeur britannique mérite donc encore aujourd’hui attention et reconnaissance, au même titre que les autres précurseurs Daguerre, Niepce, ou Bayard.
Le catalogue raisonné qui lui est consacré est une idée de longue date du professeur Larry J. Schaaf. L’homme s’est engagé dans ce projet depuis le début des années 70, et c’est donc lui qui aujourd’hui conduit la mise en place du chantier dont on peut suivre les avancées sur un blog officiel.
« Au début des années 2000, je pensais encore que le catalogue raisonné serait publié dans un grand jeu de volumes comme ceux qui ornent les étagères. Ça aurait été beau et utile, mais un catalogue sur le Web est beaucoup plus souple pour la recherche et plus facilement mis à jour ».
Cette base de données dédiée à William Henry Talbot, et mise en ligne dans le courant de l’année 2015, sera perpétuellement enrichie des informations glanées ici ou là. Celles recueillies par Larry J. Schaaf bien sûr et son équipe, mais aussi celles que pourront apporter les utilisateurs de ce catalogue. Les chercheurs comme les historiens, sans oublier les particuliers parfois à l’origine de découvertes fortuites.
On pourrait d’ailleurs imaginer le même principe pour d’autres précurseurs et primitifs de la photographie. A commencer par Daguerre, dont il faudrait alors élargir le principe de recensement aux daguerréotypistes de l’époque. Car, comme le précise Michel Frizot dans le précieux livre Une nouvelle histoire de la photographie, « on connait aujourd’hui une quinzaine de daguerréotype dus à Daguerre et datés de 1839 ».