Aujourd’hui, une photographie se transmet via Internet, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Hier et avant-hier, les photographes des journaux et des agences avaient recours à la télétransmission par radio ou par téléphone, grâce au bélinographe.
Cet appareil, inventé en 1908 par Edouard Belin, permettait aux photo-reporters de transmettre dans l’urgence leurs clichés les plus importants pour une publication rapide dans la toute dernière édition de leur journal. Un appareil photo, un « belino » comme on disait dans le jargon de la presse, une bonne dizaine de minutes de patience – au mieux ! – pour transmettre la photo, et le tour était joué.
C’est ce que raconte très bien cette vidéo ci-dessous qui nous permet de suivre les faits et gestes de ce photographe « belinographiste » dépêché sur un fait divers :
La qualité d’un tirage effectué à partir d’un bélinographe est évidemment en-deça d’un tirage effectué à partir du négatif original. Reste que ce mode de transmission fait partie de l’histoire de la photographie et de l’histoire en général. C’est ainsi, par exemple, que les rédactions du monde entier ont pu partager rapidement avec leurs lecteurs des événements comme le débarquement du 6 juin 1944, les Jeux olympiques d’été à Rome en 1960, l’assassinat de John F. Kennedy en 1963, etc.
Le bélinographe sera couramment utilisé jusque dans les années 70. Voire même dans les années 90 pour certaines agences. Le bélinographe est maintenant classé au rang des objets de musée, surpassé par le mail et autres procédés de transmission numériques.